Jean-François JULIEN

Tardivo, l’homme qui aime les femmes…

Les femmes de Tardivo ne posent pas dans « Gala ». Elles ne se dorent pas la pilule à Ibiza.
Elles n’en ont ni le temps ni les moyens. Ses modèles, il les retrouve sur les photos jaunies de son enfance. Son père était ouvrier tanneur. Lorsqu’il fait part de ses intentions de devenir artiste, le message ne passe pas bien dans la famille. Mais il tient bon. A 18 ans, il prend sa décision.
Aujourd’hui, il a trouvé son style. Ses toiles évoquent un peu les dessins d’enfant. Mais le message est plus puissant. Il adresse dans chacune de ses œuvres un message d’amour et de respect à celles qui ont guidé ses premiers pas. Cette exposition rappelle la « Cité des femmes » de Fellini. Dans un train, Mastroianni se repasse le film de son enfance et retrouve celles qui lui ont montré le chemin qui mène vers l’âge adulte.
Vêtues d’une blouse à fleurs, les cheveux tirés en arrière, les yeux écarquillés, les femmes de Tardivo suscitent le respect, inspirent la tendresse. Autour d’elles, l’artiste dispose des indices. Ce sont les traces d’un passé lointain. La roue de la brouette du père, l’échelle, les oiseaux … Tardivo reconstitue le puzzle de cette enfance que le temps a complètement pulvérisé.
Ces femmes que la vie n’a pas épargnées rêvent aussi. Elles se prennent pour des oiseaux, se revoient petite fille,

Jean-François JULIEN
2006